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Par Tricôtine et Néon le 18 Mars 2010 à 06:45
Poésie chez Bruno
et les "croqueurs de mots"
spécial femme... poète (2)
printemps des poètes
- Constance de THÉIS (1767-1845)
Epître aux femmes
Ô femmes, c'est pour vous que j'accorde ma lyre ;
Ô femmes, c'est pour vous qu'en mon brûlant délire,
D'un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu'en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés ;
Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
Femmes éveillez-vous et soyez dignes d'elle.
Si la nature a fait deux sexes différents,
Elle a changé la forme, et non les éléments.
Même loi, même erreur, même ivresse les guide ;
L'un et l'autre propose, exécute ou décide ;
Les charges, les pouvoirs entre eux deux divisés,
Par un ordre immuable y restent balancés.[...]
Mais déjà mille voix ont blâmé notre audace ;
On s'étonne, on murmure, on s'agite, on menace ;
On veut nous arracher la plume et le pinceau ;
Chacun a contre nous sa chanson, ses bons mots ;
L'un, ignorant et sot, vient, avec ironie,
Nous citer de Molière un vers qu'il estropie ;
L'autre, vain par système et jaloux par métier,
Dit d'un air dédaigneux : Elle a son teinturier.
De jeunes gens à peine échappés au collège
Discutent hardiment nos droits, leur privilège ;
Et les arrêts dictés par la fatuité,
La mode, l'ignorance, et la futilité,
Répétés en écho par ces juges imberbes,
Après deux ou trois jours sont passés en proverbes.
En vain l'homme de bien (car il en est toujours)
En vain l'homme de bien vient à notre secours,
Leur prouve de nos coeurs la force, le courage,
Leur montre nos lauriers conservés d'âge en âge,
Leur dit qu'on peut unir grâces, talents, vertus ;
Que Minerve était femme aussi bien que Vénus ;
Rien ne peut ramener cette foule en délire ;
L'honnête homme se tait, nous regarde et soupire.
Mais, ô dieux, qu'il soupire et qu'il gémit bien plus
Quand il voit les effets de ce cruel abus ;
Quand il voit le besoin de distraire nos âmes
Se porter, malgré nous, sur de coupables flammes !
Quand il voit ces transports que réclamaient les arts
Dans un monde pervers offenser ses regards,
Et sur un front terni la licence funeste
Remplacer les lauriers du mérite modeste !
Ah ! détournons les yeux de cet affreux tableau !
Ô femmes, reprenez la plume et le pinceau.
Laissez le moraliste, employant le sophisme,
Autoriser en vain l'effort du despotisme ;
Laissez-le, tourmentant des mots insidieux,
Dégrader notre sexe et vanter nos beaux yeux ;
Laissons l'anatomiste, aveugle en sa science,
D'une fibre avec art calculer la puissance,
Et du plus et du moins inférer sans appel
Que sa femme lui doit un respect éternel.
La nature a des droits qu'il ignore lui-même :
On ne la courbe pas sous le poids d'un système ;
Aux mains de la faiblesse elle met la valeur ;
Sur le front du superbe, elle écrit la terreur ;
Et, dédaignant les mots de sexe et d'apparence,
Pèse dans sa grandeur les dons qu'elle dispense. [...]
( note de Tricoplume: Ne confondons pas Arts féminins et Arts ménagers !!! )
18 commentaires -
Par Tricôtine et Néon le 11 Mars 2010 à 08:00
Poésie chez Bruno
et les "croqueurs de mots"
spécial femme... poète
printemps des poètes
Zoé FLEURENTIN (1815-1863)
Sur la lyre tissant mes douces mélodies
Sur la lyre tissant mes douces mélodies,
Tantôt j'ai fait gronder un hymne à la vertu ;
Et tantôt, soupirant, mes lèvres moins hardies
Ont tout bas murmuré : " Printemps, que me veux-tu ? "
Restant toujours fidèle à l'essaim de mes rêves,
Jamais je n'ai maudit l'extase de l'amour,
Ni condamné ceux qui, dans des heures trop brèves,
Prononcent des serments qu'ils oublieront un jour.
@@@@@@@
Pascale TRICOTINEUSE
(1963 - hé ça va pas !! je connais pas la date!)
écrit 12.03.2010
Sur mes aiguilles tricotant mes doux pullovers
Tantôt je fais des mailles à l'envers
Et tantôt, soupirant, je fais des noeuds
à mon ouvrage, râlant , tirant, cassant
le fil de mon tourment.
Restant toujours fidèle à mon Néon
Jamais je n'ai maudit ses idées déjantées
Ni condamné mes abandons, dans des heures trop brèves,
de créations impossibles à montrer au grand jour.
(poésie du Néon à la façon de Zoé F.... comme Tricotineuse)
40 commentaires -
Par Tricôtine et Néon le 4 Mars 2010 à 11:06
Poésie chez Bruno
et les "croqueurs de mots"
aujourd'hui je laisse le soin à Tristan
mon petit écureuil de 6 ans
de proposer ses poésies et chansons
ce sera sa contribution enfantine
pour marraine Tricotine
Tristan nous a choisi un sujet
cher à nos coeurs
Chanson du Chat
Il était un petit chat miaou miaou
il était un petit chat qui n'écoutait pas maman
Un jour dans sa tasse de lait miaou miaou
un jour dans sa tasse de lait, il vit une mouche qui buvait
Le petit chat veut l'attraper miaou miaou
Le petit chat veut l'attraper, mais la mouche s'est mise à voler
Par la fenêtre elle vola, La la la
Par la fenêtre elle vola et le petit chat vite grimpa
Il tomba de très très haut miaou miaou
Il tomba de très très haut, heureusement dans un baquet d'eau
Il sortit tout frissonnant miaou miaou
Il sortit tout frissonnant, maintenant il écoute sa maman
Merci Tristan tu les a bien apprises par coeur
et je t'écoute avec bonheur
20 commentaires -
Par Tricôtine et Néon le 25 Février 2010 à 00:23Poésie chez Bruno
et les "croqueurs de mots"
Toi Julien,
Toi enfant arrivé au village
Toi que j'ai connu bambin
Toi que j'ai vu grandir
avec mes deux garçons
Toi que j'ai croisé souvent
me souhaitant bonjour
de ton large sourire blond
Je suis à mon tour ta mère,
mes tripes crient la douleur
le désespoir de tes parents
mes entrailles se tordent
révulsées, exsangues
Je te pleure
Je pleure sur ta vie
partie samedi matin
Toi qui ne pensait pas
avoir autant d'amis
ils étaient tous présents
t'accompagnant jourd'hui
vers ton dernier voyage
Je ne pardonne pas
à ta belle mécanique
Je ne pardonne pas
à ton engin diabolique
ce crime contre nature
Je ne pardonne pas
que tu sois à jamais absent
Enfant, ami des miens,
tu n'avais que 22 ans-
Pascale qui n'a pas le coeur à tricotiner
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ;
où le soleil, de la montagne fière,Luit :
c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit
(désolée si je vous mets mal à l'aise avec ces deux poèmes, mais il fallait que ça sorte)
32 commentaires -
Pascale qui n'a pas le coeur à tricotiner
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Par Tricôtine et Néon le 18 Février 2010 à 08:00
Pour ce Jeudi en poésie
chez Bruno
et les "croqueurs de mots"
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Arthur RIMBAUD (1854-1891)
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme
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