• Poésie chez Bruno
        et les "croqueurs de mots"

    spécial femme... poète (2)
    printemps des poètes


     

    Epître aux femmes

    Ô femmes, c'est pour vous que j'accorde ma lyre ;
    Ô femmes, c'est pour vous qu'en mon brûlant délire,
    D'un usage orgueilleux, bravant les vains efforts,
    Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
    Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
    A jusqu'en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
    Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
    Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés ;
    Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
    Femmes éveillez-vous et soyez dignes d'elle.

    Si la nature a fait deux sexes différents,
    Elle a changé la forme, et non les éléments.
    Même loi, même erreur, même ivresse les guide ;
    L'un et l'autre propose, exécute ou décide ;
    Les charges, les pouvoirs entre eux deux divisés,
    Par un ordre immuable y restent balancés.[...]

    Mais déjà mille voix ont blâmé notre audace ;
    On s'étonne, on murmure, on s'agite, on menace ;
    On veut nous arracher la plume et le pinceau ;
    Chacun a contre nous sa chanson, ses bons mots ;
    L'un, ignorant et sot, vient, avec ironie,
    Nous citer de Molière un vers qu'il estropie ;
    L'autre, vain par système et jaloux par métier,
    Dit d'un air dédaigneux : Elle a son teinturier.
    De jeunes gens à peine échappés au collège
    Discutent hardiment nos droits, leur privilège ;
    Et les arrêts dictés par la fatuité,
    La mode, l'ignorance, et la futilité,
    Répétés en écho par ces juges imberbes,
    Après deux ou trois jours sont passés en proverbes.
    En vain l'homme de bien (car il en est toujours)
    En vain l'homme de bien vient à notre secours,
    Leur prouve de nos coeurs la force, le courage,
    Leur montre nos lauriers conservés d'âge en âge,
    Leur dit qu'on peut unir grâces, talents, vertus ;
    Que Minerve était femme aussi bien que Vénus ;
    Rien ne peut ramener cette foule en délire ;
    L'honnête homme se tait, nous regarde et soupire.
    Mais, ô dieux, qu'il soupire et qu'il gémit bien plus
    Quand il voit les effets de ce cruel abus ;
    Quand il voit le besoin de distraire nos âmes
    Se porter, malgré nous, sur de coupables flammes !
    Quand il voit ces transports que réclamaient les arts
    Dans un monde pervers offenser ses regards,
    Et sur un front terni la licence funeste
    Remplacer les lauriers du mérite modeste !
    Ah ! détournons les yeux de cet affreux tableau !
    Ô femmes, reprenez la plume et le pinceau.
    Laissez le moraliste, employant le sophisme,
    Autoriser en vain l'effort du despotisme ;
    Laissez-le, tourmentant des mots insidieux,

    Dégrader notre sexe et vanter nos beaux yeux ;
    Laissons l'anatomiste, aveugle en sa science,
    D'une fibre avec art calculer la puissance,
    Et du plus et du moins inférer sans appel
    Que sa femme lui doit un respect éternel.
    La nature a des droits qu'il ignore lui-même :
    On ne la courbe pas sous le poids d'un système ;
    Aux mains de la faiblesse elle met la valeur ;
    Sur le front du superbe, elle écrit la terreur ;
    Et, dédaignant les mots de sexe et d'apparence,
    Pèse dans sa grandeur les dons qu'elle dispense. [...]

    encrier.jpg
     ( note de Tricoplume: Ne confondons pas Arts féminins et Arts ménagers !!! )


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  • Poésie chez Bruno
        et les "croqueurs de mots"

    spécial femme... poète
    printemps des poètes


    0014.gif

    Zoé FLEURENTIN
      (1815-1863)


    Sur la lyre tissant mes douces mélodies

    Sur la lyre tissant mes douces mélodies,
    Tantôt j'ai fait gronder un hymne à la vertu ;
    Et tantôt, soupirant, mes lèvres moins hardies
    Ont tout bas murmuré : " Printemps, que me veux-tu ? "

    Restant toujours fidèle à l'essaim de mes rêves,
    Jamais je n'ai maudit l'extase de l'amour,
    Ni condamné ceux qui, dans des heures trop brèves,
    Prononcent des serments qu'ils oublieront un jour.
     


    @@@@@@@


     Pascale  TRICOTINEUSE
    (1963 -  hé ça va pas !! je connais pas la date!)
     
    écrit 12.03.2010


    Sur mes aiguilles tricotant mes doux pullovers
    Tantôt je fais des mailles à l'envers
    Et tantôt, soupirant, je fais des noeuds
    à mon ouvrage, râlant , tirant, cassant
     le fil de mon tourment.

    Restant toujours fidèle à mon Néon
    Jamais je n'ai maudit ses idées déjantées
    Ni condamné mes abandons, dans des heures trop brèves,
    de créations impossibles à montrer au grand jour.

    tricote.gif

    (poésie du Néon à la façon de Zoé F.... comme Tricotineuse)


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  • Poésie chez Bruno
        et les "croqueurs de mots"

    aujourd'hui je laisse le soin à Tristan
    mon petit écureuil de 6 ans
    de proposer ses poésies et chansons
    ce sera sa contribution enfantine
     pour  marraine Tricotine


    Tristan nous a choisi un sujet
    cher à nos coeurs


    poesie2.JPG





    Chanson du Chat

    Il était un petit chat miaou miaou
    il était un petit chat qui n'écoutait pas maman

    Un jour dans sa tasse de lait miaou miaou
    un jour dans sa tasse de lait, il vit une mouche qui buvait

    Le petit chat veut l'attraper miaou miaou
    Le petit chat veut l'attraper, mais la mouche s'est mise à voler

    Par la fenêtre elle vola, La la la
    Par la fenêtre elle vola et le petit chat vite grimpa

    Il tomba de très très haut miaou miaou
    Il tomba de très très haut, heureusement dans un baquet d'eau

    Il sortit tout frissonnant miaou miaou
    Il sortit tout frissonnant, maintenant il écoute sa maman

    poesie1.jpg

    Merci Tristan tu les a bien apprises par coeur
    et je t'écoute avec bonheur


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  • Poésie chez Bruno
        et les "croqueurs de mots"

    julien.gif


    Toi Julien,
    Toi enfant arrivé au village
    Toi que j'ai connu bambin
    Toi que j'ai vu grandir
    avec mes deux garçons
    Toi que j'ai croisé souvent
    me souhaitant  bonjour
    de ton large sourire blond
     
    Je suis à mon tour ta mère,
    mes tripes crient la douleur 
    le désespoir de tes parents
    mes entrailles se tordent
    révulsées, exsangues

    Je te pleure
    Je pleure sur ta vie
    partie samedi matin

    Toi qui ne pensait pas
    avoir autant d'amis
    ils étaient tous présents
    t'accompagnant jourd'hui
    vers ton dernier voyage

    Je ne pardonne pas
    à ta belle mécanique
    Je ne pardonne pas
    à ton  engin diabolique
    ce crime contre nature
    Je ne pardonne pas
    que tu sois à jamais absent
    Enfant, ami des miens,
    tu n'avais que 22 ans
    •     Pascale qui n'a pas le coeur à tricotiner



      Arthur RIMBAUD
        (1854-1891)

    Le dormeur du val

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ;
    où le soleil, de la montagne fière,Luit :
    c'est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit



    (désolée si je vous mets mal à l'aise avec ces deux poèmes, mais il fallait que ça sorte)

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  • Pour ce Jeudi en poésie
    chez Bruno
        et les "croqueurs de mots"




    Sensation

    blé

    Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
    Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
    Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
    Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

    Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
    Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
    Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
    Par la Nature, - heureux comme avec une femme




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